J’aime profondément le tatouage comme concept. Alors que nos relations humaines, nos biens, nos objets-souvenir sont souvent la proie des évènements, le tatouage, en principe, reste pour toujours. Pour l’effacer, un geste volontaire et fort est indispensable, si on le laisse tranquille, le tatouage ne part pas. Mes tatouages vieillissent avec moi, ils subissent les aléas de ma peau, mais ils restent. C’est cette idée d’éternité qui m’attire le plus dans le tatouage je crois.
Et puis il y a toujours ma paresse… c’est rassurant de savoir que je ne dois pas le refaire de temps en temps comme une teinture de cheveux ou le maquillage (que du coup, je ne fais pas), ni même le changer comme les bijoux pour qu’ils soient assortis avec les tenues (j’ai deux bagues que je n’enlève jamais) ou les boucles d’oreille (que je change deux fois par an). Un tatouage, une fois qu’il est fait, c’est une fois pour toutes, je ne dois plus y penser.
Je n’ai jamais réfléchi vraiment au dessin à tatouer. La symbolique que mes tatouages recèlent est secondaire et même fortuite, c’est le dessin qui compte. J’aime quand ça ne veut rien dire, que c’est juste cool. J’aime à la fois la couleur et le noir et gris. Je préfère les grands tatouages aux petits. En fait, j’aime avoir des tatouages en soi, je me vois très bien aller à un salon et en choisir un (ou deux) un peu au hasard, et le faire tout de suite. Figer un moment quelconque dans l’éternité. Donner du sens au rien, au geste.
Par contre, j’ai envie que chaque tatouage soit un bon moment, que la personne qui tatoue soit sympa, qu’elle aime ce qu’elle fait.
Et puis, j’aime l’adrénaline que donne ce type de douleur, qui n’est pas fin à elle-même, c’est une douleur qui mène à quelque chose, comme un tout petit accouchement.
Et aussi j’aime le fait d’être une personne tatouée, voilà, et je trouve que c’est déjà une très bonne raison de passer à l’acte!
L’histoire de mes tatouages
J’ai trois tatouages plus un (pour le moment).
Le premier, c’est moi qui l’ai fait quand j’avais seize ans, à la sauvage, avec une aiguille à coudre et de l’encre de Chine. Une petite étoile sur la poignée, pour que ça se voie. J’ai mis plusieurs jours à le faire, petit point par petit point. J’ai fait une étoile parce que ça me semblait facile : j’ai fait les points à relier, et puis les lignes droites. Bon, les lignes ne sont pas tout à fait droites, et sont plus ou moins épaisses selon les endroits, mais encore aujourd’hui je suis contente du résultat, pas mal avec les moyens du bord! C’est un tatouage de rébellion : mes parents m’avaient interdit d’aller me faire tatouer, alors j’en ai fait un moi-même!
Pour le deuxième j’avais 22 ans, c’était le tattoo de la liberté. J’étais partie en voyage à travers l’Europe en train avec trois copines, et à Amsterdam sur un coup de tête on s’est fait tatouer chacune la même petite fleur rouge, la mienne est sur l’épaule gauche. Avec ces filles, on a vécu ensemble un mois inoubliable, et puis on s’est rapidement perdues de vue. Mais je sais que quelque part dans le monde il y a trois femmes dans la cinquantaine avec le même tattoo que moi!
Longue pause… le troisième tatouage est un phénix stylisé noir et gris, qui couvre toute l’omoplate gauche. Je l’ai fait peu après mon divorce, il y a dix ans. Je me rappelle que j’avais cent euros pour ce tatouage, pas plus, c’était un cadeau de mon ex-mari. J’ai alors demandé à voir le catalogue et j’ai choisi le dessin le plus grand que je pouvais avoir pour mes cent euros, et c’était le phénix. C’est le tatouage du nouveau départ, qui a été bien difficile. Regarder ce tatouage m’a rassurée, des fois.
Le dernier en date est tout récent, il a été fait le 10 août. Ma petite fleur a eu trente ans cette année, elle était toute fanée, presque méconnaissable. Je voulais lui redonnervie, sans la couvrir, en y ajoutant un nouveau décor. J’ai contacté plusieurs tatoueurs et tatoueuses, mais personne ne voulait « réparer le travail des autres », comme on m’a dit.
Et puis un jour je passe devant un salon de tatouage ici à Bruxelles, et je vois un gars très tatoué qui fume sa clope devant la porte. Je me dis : « C’est sûrement un tatoueur! » et je vais lui parler. J’avais raison! Je lui explique ma situation, il regarde le vieux tattoo et accepte le défi! Yess! Il m’a dessiné une magnifique forêt avec trois fleurs rouges d’où sort une superbe salamandre jaune. Le tattoo couvre toute l’épaule et descend jusqu’à la moitié du bras. Merci Kyllian 0`Lariboule de https://www.laboucheriemoderne.be/
C’est pour ça que j’ai trois tatouages plus un.
Évidemment j’ai envie d’en faire d’autres… maintenant que je suis relancée j’ai envie de couvrir les deux bras, un peu à la fois, et descendre jusqu’à sur les mains! Projet à suivre… 🙂
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