On entend souvent dire qu’il faut trouver sa voie, surtout en parlant de la vie professionnelle… trouver sa passion, ou transformer une passion en métier, ou se passionner de son travail même si on l’a pas choisi à la base… Je vois souvent des articles paraître sur ce sujet, aussi des tests ou questionnaires pour trouver sa voie, sa passion, son rêve d’adolescent qui s’est peut-être perdu avec le temps et les urgences de la vie.
Il y a des gens pour qui les choses sont claires depuis le début, pour qui trouver sa passion va de soi, peut-être à cause d’un don particulier, pour la musique par exemple, ou les relations sociales, le sens des affaires, le dessin, les maths…
Trouver sa passion…
Je connais des gens passionné.e.s, c’est super chouette de les côtoyer : des yogis, des photographes, des lectrices, des passionné.e.s de cinéma, de mangas, de cuisine, de sport, de poésie, de sexe, de foot, de séries télé, des gens qui, sans nécessairement en faire un métier, sans nécessairement gagner de l’argent avec ça, ont une voie, un chemin à parcourir, et vivent leur passion quotidiennement.
Attention, je ne dis pas que c’est facile, même si on est doué.e.s, ou si on a une volonté de fer. Les embûches sont là, le risque que rien ne fonctionne malgré tout est là aussi… mais voilà, une passion donne un sens à la vie, c’est aussi une manière de passer le temps, de ne jamais s’ennuyer, de toujours avoir sous la main quelque chose d’intéressant à faire, et c’est ça qui est chouette (ah, quand je pense que Marie Kondo a réalisé qu’une chose aussi anodine que le rangement était sa passion, et maintenant elle est devenue une gourou en la matière…)
J’ai toujours regardé avec admiration le gens qui passent jour et nuit à se consacrer à leur passion, qui ne voient pas le temps passer, qui oublient de manger ou de dormir! Qui se réveillent d’une sorte de transe pour se rendre compte qu’il est six heures du matin et qu’ils.elles ont passé toute la nuit à leur truc. Ce sont des choses qui ne me sont jamais arrivées. Rien à faire, à un moment j’en ai marre, je dois faire autre chose. Quand j’ai faim, j’arrête tout et je mange. Le soir, je suis fatiguée, et aucun livre, même le plus incroyablement bien écrit ou plein de suspense n’a pas encore réussi à m’empêcher d’aller dormir.
…ou pas…
Car moi, je fais partie des gens qui n’ont pas de voie, pas de passion dévorante. De ceux et celles qui ont une intelligence et une sensibilité ordinaires, peut-être un peu au-dessus de la moyenne, ce qui permet d’être bon.ne.s dans plusieurs domaines, sans vraiment briller dans aucun. Et au delà du fait d’avoir des facilités pour une chose en particulier, beaucoup de choses m’intéressent, parfois très fort, mais aucune ne me passionne au point d’en faire une obsession. Je ne suis fan de rien. Je n’ai jamais eu des grands rêves à réaliser.
J’ai cherché, mais je n’ai pas trouvé ma passion.
Dans ma vie, tout est au même niveau d’importance : mon travail n’est pas plus important que mon blog, mon fitness compte autant que les séries que je regarde sur Netflix… J’avoue que la photo compte pas mal en ce moment, sans que cela prenne toute mon attention pour autant.
Je n’ai pas de métier (mais j’ai un emploi sympa), je n’ai pas de hobby, je fais plusieurs choses variées au mieux que je peux car elles m’apportent des choses différentes, certaines me procurent de l’argent, d’autres de la satisfaction ou du plaisir, et parfois les trois à la fois (si si, ça arrive!), et me permettent de me confronter, de rencontrer des gens, ponctuellement ou durablement. Et, tout compte fait, c’est bien comme ça aussi!
Questions…
Je me demande… si j’avais été particulièrement douée pour la musique par exemple, est-ce que je serais devenue musicienne pour autant? Est-ce que j’aurais fait ça toute ma vie ou à un moment je me serais ennuyée?
Ou bien, si j’avais eu une passion évidente et pour une raison ou l’autre (manque d’attitudes, d’allant, de moyens…) je ne l’aurais pas assouvie, ou partiellement, est-ce que je pourrais être heureuse en faisant autre chose?
Et si j’étais douée en quelque chose qui ne m’intéresse pas, et pas douée dans le domaine où je voudrais percer?
Questions philosophiques… J
En tout cas, et en ce qui me concerne, le fait d’avoir cherché ma voie pendant tant d’années sans la trouver a été source d’exploration et de liberté, ça m’a permis de m’intéresser aux domaines les plus variés, et c’est pas fini!
Ou alors… c’est moi que je cherche, pas une voie, juste moi, et c’est à cette connaissance là que je m’attelle et passionne à travers tout ce que je fais… mais c’est juste une hypothèse!
Et vous? Quelle est votre expérience?
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