Empowerment!

No bra, no colour!

Il y a eu un moment dans ma vie où je me suis dit qu’il fallait que je me prenne en main si je ne voulais pas vieillir prématurément, vite, et mal. Mais comment faire? Se teindre les cheveux, se maquiller? Ma réponse alternative : no bra, no colour!

C’est tout d’abord ma coiffeuse qui me l’a fait remarquer : le gris et le blanc avaient fait leur apparition pour nuancer la couleur naturelle. Mes cheveux étaient toujours en bon état, mais ils devenaient ternes, et il était tout doucement temps de réagir, et pour cela, rien de mieux qu’un petit coup de couleur leur aurait redonné du peps et rendu du charme. J’ai cédé à ses arguments, j’ai donc demandé une couleur le plus possible proche de ma couleur naturelle, un brun clair assez indéfini, et je dois dire qu’elle a fait du bon boulot. Tellement bon qu’on voyait pas vraiment la repousse, juste un peu, rien de dramatique.

Ensuite, mon corps en a ajouté une couche : à 44 ans, j’étais en pré-ménopause, ce qui m’a donné un sacré coup de massue côté jeunesse-qui-s’en-va. Et les premières rides, désormais évidentes.

La peur des seins qui allaient fatalement tomber à toute vitesse, tout petits qu’ils sont (bonnet A, ça rigole pas!), m’a fait acheter des soutifs qui soutiennent, avec des armures et des rembourrages.

Et, pour ne pas sombrer dans l’incurie vestimentaire, j’ai acheté des chaussures à talons pour le maintien et le côté sexy, chose que je n’avais jamais fait auparavant. J’ai même recommencé à utiliser du maquillage pour la première fois depuis l’adolescence : mascara, vernis à ongles, fard à paupières, rouge à lèvres, poudre pour le visage.

Il fallait se reprendre bien en main, se transformer, oser, tant qu’il était encore temps, avant la déchéance définitive!

En un mot, j’ai paniqué! J’avais commencé à vieillir et ça me faisait super peur. Voilà.

Mais j’ai assez vite réalisé que cette approche n’était pas la bonne pour moi. Je ne me sentais pas moi-même.

Les gens nouvellement rencontrés ont légitimement pensé que j’avais été comme ça toute ma vie, je leur ai donné une image déformée de moi. Exemple : j’ai un petit hallux valgus au pied gauche, vraiment pas grand chose, et j’en parlais je ne sais plus avec qui, et cette personne m’a dit : « Mais c’est normal, tu portes de talons depuis tellement de temps, c’est mauvais tu sais? », alors que j’en portais depuis six mois à tout casser…

Et s’occuper du maquillage (et du démaquillage évidemment), des chaussures, des cheveux etc. avec régularité est un mode de vie qu’il faut aimer, sinon ça devient vite lourd tous les jours. Si on aime, c’est super, allons-y franco, mais si c’est seulement une réaction désespérée face à la peur de vieillir, comme c’était mon cas, eh ben, ça va pas, au bout d’un moment on laisse tomber.

En fait, je ne prenais pas soin de moi, je cachais une réalité que je n’avais pas envie d’affronter.

Et je me suis retrouvée case départ.

Il fallait que je trouve ma manière à moi de ne pas me laisser aller aux affres de la vieillesse, de prendre soin de mon apparence, sans passer par teintures, armures et talons.

La découverte du yoga et du fitness se sont révélées déterminantes.

Au lieu de percevoir mon corps formé d’éléments séparés comme inconsciemment j’avais toujours fait (les seins, les jambes, le visage, le ventre, etc. etc.), j’ai commencé à le percevoir comme un tout, et d’y voir une beauté nouvelle dans le fait de le sentir sain, énergique, souple, et autant sexy dans des baskets que sur des talons aiguilles, qui, portées pendant plusieurs heures, me mettaient dans une souffrance pas du tout sexy. En suivant les conseils de Marie Kondo (j’en parle dans mon article Mon minimalisme),  j’ai exposées mes chaussures à talon dans ma chambre, car elles sont belles et j’aime les regarder et les porter parfois.

 

J’ai abandonné le maquillage, sauf le vernis à ongles sur les orteils, que j’aime beaucoup, et parfois le mascara, mais c’est rare.

J’ai arrêté de fumer et j’ai fortement diminué les gras, la viande et le sucre dans mon alimentation, ainsi que le gluten, lequel, j’ai découvert, était la cause de ce ballonnement quasi perpétuel qui me hantait depuis toujours. Je n’ai pas maigri, et ce n’était pas du tout le but, par contre je me suis tonifiée et surtout je me suis retrouvée moins fatiguée, avec une nouvelle énergie.

Le jour où je suis retournée chez la coiffeuse, j’ai dit que je renonçais à la teinture, car j’en avais pas besoin, mes cheveux pouvaient devenir gris ou blancs, j’aviserais quoi faire le moment venu.

J’ai adopté une coiffure années 1920 facile et stylée qui me plaît beaucoup et me donne plus de peps que la couleur, je trouve (il y a des phtots dans mon article L’icône Louise Brooks!).

Mes cheveux ne sont pas encore gris ou blancs, ils grisonnent et blanchissent à leur rythme, assez lent je dois dire. Peut-être quand ils seront tous changés je pourrai faire une couleur marrante à partir de la moitié vers le bas, comme la photographe et réalisatrice Agnès Varda… à voir…

Le no-bra par contre est tout récent. Comme je l’ai dit, j’ai une petite poitrine, mais la crainte de la voir s’affaisser était réelle. Et puis j’avais l’habitude de porter de soutien-gorges, je ne me posais même pas la question.

Les affiches publicitaires nous montrent de beaux sous-vêtements sexy, de la dentelle… on est obligées à aimer, à vouloir en porter, même s’ils ne sont pas confortable, ce n’est pas ça qui compte, et comme disait ma grand-mère : si tu veux être belle, tu dois souffrir.

Et puis il y a eu le premier confinement, période pendant laquelle je suis restée cloîtrée à la maison. Assez rapidement, dans cet éternel dimanche, j’ai arrêté de mettre le soutien-gorge, mais aussi mes petits gilets serrés, mes jeans slim.

Comme beaucoup de femmes, j’ai expérimenté le no-bra pour la première fois pendant une longue période. Et, comme pas mal d’entre elles, le jour où j’en ai remis un je l’ai trouvé tellement inconfortable, et pas naturel, alors qu’avant j’y étais si habituée que je ne me rendais pas compte. Je me suis un peu penchée sur la question, et j’ai découvert le concept du no-bra en tant que revendication féministe… j’ai lu des sites qui en parlent, notamment https://freetheboobies.fr/ , ou de blogs de filles qui en ont fait l’expérience.

Apparemment, ne pas porter de soutien-gorge stimule les muscles des seins et les fait remonter naturellement (ils ne vont donc pas tomber prématurément, ils tomberont quand ce sera le moment), stimule la circulation sanguine, c’est confortable, c’est un geste d’émancipation, c’est économique aussi.

On peut y aller peu à peu, pas obligées du jour au lendemain de tout abandonner, il faut se déshabituer au soutien-gorge comme on s’est habituées à le porter il y a (très très) longtemps : j’ai trouvé ce conseil judicieux.

Alors : le no-bra à la maison étant chose faite, j’ai poursuivi dans ma lancée pour aller faire les courses. Puis c’était l’été, les vacances m’ont facilité la tâche. Et comme le meilleure manière de ne pas mettre le soutif est de ne pas en avoir (merci le minimalisme), j’en ai pas mis de soutifs dans ma valise!

Au retour, j’ai pas tout de suite osé aller no-bra au bureau, mais vraiment ce truc me dérangeait désormais. Et pas envie de faire marche arrière, c’était vraiment l’occasion de s’y mettre. J’ai alors opté pour des hauts manches courtes un peu amples, et des robes du même style, et no-bra. J’ai remarqué le regard un peu contrarié d’une femme qui a dû se poser des questions (je préfère ne pas savoir lesquelles), mais pour le reste tout va bien.

Cet hiver j’ai continué à aller travailler malgré le reconfinement (heureusement, ça fait du bien, les collègues), et j’ai changé de style : en plus du soutien-gorge, j’ai abandonné les jeans slim pour toujours (je me suis sentie tellement emprisonnée là-dedans), les petits gilets étroits pour des pulls plus amples et confortables, ce qui arrange mes affaires… je ne suis pas encore assez sûre de moi pour tout oser, mais ça fait maintenant à peu près un an que je ne mets plus de soutien-gorge, et je me porte très bien! Et côté lingerie, je mise tout sur les culottes et les bas… terriblement sexy!

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2 Commentaires

  • Reply Claudia 07/03/2021 at 10:55

    Eh, la vecchiaia! Vediamola così, ha molti punti in comune con l’adolescenza! Il corpo cambia, non si sa bene come, ci si ritrova diverse. E’ vero che la nostra società, in generale, teme questo periodo della vita, e ci spinge a voler sembrare sempre giovani. Invece il cambiamento è bello! I capelli cambiano colore da soli, perché fare la tinta? Sono molto d’accordo! Però il reggiseno lo metto, quelli di cotone senza ferretto non li trovo scomodi, anzi. A ognuno il suo!

    • Reply daniela 08/03/2021 at 10:16

      Certo, hai completamente ragione, il cambiamento è bello! E come dici, per la società il sembrare ciò che non si è più è più importante dell’accettarsi per quello che si è, o che si diventa… Sta a noi trovare un modo personale di conciliare le cose.

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